Editorial du Cahier n°2 - 2000
Le colloque international organisé, en mars 1998, par le Centre Gaston Bachelard de recherches sur l'imaginaire et la rationalité à l'Université de Dijon a permis de rassembler plus de quarante chercheurs de nationalités les plus diverses (France, Grande-Bretagne, Belgique, Danemark, Allemagne, Suisse, Espagne, Portugal, Grèce pour l'Europe occidentale, Pologne, République tchèque, Roumanie, Russie, pour l'Europe centrale et orientale, mais aussi Canada, Etats-Unis, Mexique, Brésil, Corée du sud, Japon, Tunisie). Pour la première fois, ces spécialistes (philosophes, littéraires, scientifiques) ont cherché à évaluer, en langue française, au cours de conférences plénières et de tables-rondes, la manière dont l'oeuvre de Bachelard était, traduite, lue et commentée dans différentes régions du monde. Le bilan est contrasté, selon les situations historiques, les milieux culturels, les traditions universitaires, mêlant enthousiasme et scepticisme, faisant passer le philosophe tantôt pour un poète presque mage, tantôt pour un théoricien original mais dépassé. Cette enquête sur le rayonnement de Bachelard a pris différentes formes, celles du témoignage, du bilan historique, du libre essai. Un premier ensemble de ces contributions sera édité en 2000 à l'invitation de Dominique Lecourt, directeur de la collection " Science, histoire et société ", aux Presses Universitaires de France (Paris), sous le titre " Bachelard dans le monde ". Un autre ensemble a été réuni dans ce second numéro des Cahiers, autour de trois thèmes, enquêtes synthétiques, études sur des aspects plus limités de l'influence, enfin quelques résonances indirectes. L'ouvrage et ce numéro des Cahiers constitueront ainsi un ensemble historique, complémentaire et cohérent, qui portera la mémoire de cet événement scientifique, qui doit en préluder d'autres, comme une rencontre internationale de traducteurs de Bachelard, probablement fin 2001.
On trouvera également dans ce numéro d'autres études sur Bachelard, indépendantes du colloque, mais inaugurant des types de contribution destinés à devenir chroniques. L'une ouvre une série de reprises d'articles anciens, déjà publiés mais souvent introuvables ou demeurés confidentiels ; nous avons choisi un article de Hassane Ajerar préalablement publié dans la revue " Critique ". L'autre illustre la recherche en cours de nouvelles générations de lecteurs et commentateurs bachelardiens et consiste en bonnes feuilles extraites de thèses soutenues ; dans ce numéro la contribution de Madame Hélène Faivre. En complément une courte présentation par Jean Libis de la thèse qu'il a soutenue en décembre 1998, en attendant sa publication intégrale. En fin de numéro, la rubrique d'informations générales qu'il appartiendra à chaque lecteur d'alimenter à l'avenir et qui doit être régulièrement complétée par le Bulletin de l'Association des Amis de Gaston Bachelard.
Jean-Jacques Wunenburger