Il Nuovo Spirito Scientifico
a cura di Aurosa Alison
(Mimesis Edizioni - Septembre 2018)
Gaston Bachelard dans une première partie épistémologique de son oeuvre, se concentre sur l’étude du développement autonome des problèmes scientifiques qui se développent grâce à la fécondité des méthodes mathématiques. En 1934 cette thématique vient s’insérer dans une problématique plus générale qui est celle de la rupture entre la connaissance commune et la connaissance scientifique. La distinction entre les deux métaphysiques du réalisme et du rationnel introduit à la fois une émergence de rationalité et de rupture. Le progrès scientifique est loin d’être épuré, le rationaliste accepte journellement l’instruction de même que le réaliste admet les principes fondateurs du rationaliste. La science est un perpétuel recommencement et le concept de rupture s’inscrit dans la représentation rétrospective de l’histoire des sciences. A ce propos la rédaction du Nouvel Esprit Scientifique représente un passage fondamental pour ce qui concerne la constitution du concept d’espace bachelardien et un point de départ pour introduire la constitution de la cité savante où l’esprit se forme grâce à une psychanalyse de la connaissance objective dont les concepts récurrents sont la rupture et la rectification. La nouveauté essentielle réside dans le caractère dichotomique des doctrines scientifiques qui sont à la base d’une rythmique présente dans l’histoire scientifique. En lisant ce texte on s’aperçoit que la conception de l’espace, chez Bachelard, est en train de changer par rapport aux nouvelles théories et à une toute première tranche épistémologique. Jusqu’à présent les arguments de l’espace ont fait partie d’un changement radical où la physique joue un rôle primordial. Ils sont caractérisés par une sorte de dépendance des acquisitions géométriques, relativistes, chimiques et mathématiques. Les concepts de mesure occupent une place définie où la véridicité de la dimension géométrique dépend des facteurs mathématiques. Gaston Bachelard est absorbé par les considérations métaphysiques et psychologiques introduites par les non-euclidiens. Afin de pénétrer les esprits scientifiques il commence à orienter sa prédisposition pour les géométries rationnelles vers une géométrie qui implique l’usage d’une quatrième dimension, à savoir une géométrie qui implique notre présence dans l’espace. On va rencontrer, dans le Nouvel Esprit Scientifique, une série de chapitres qui clarifient la valeur dialectiques des nouvelles doctrines, les changements profonds et la reconstruction des différents concepts scientifiques qui ont provoqué une révolution générale de l’esprit scientifique. La géométrie non-euclidienne, la mesure non-archimédienne, la mécanique non-newtonienne, la physique non-maxwellienne font partie d’une épistémologie non-cartésienne qui consacre l’esprit scientifique contemporain. Bachelard tient à préciser que ces formes nouvelles de la pensée scientifique ne représentent pas une simple conversion mais se définissent comme une véritable extension des anciennes théories. La géométrie non-euclidienne par exemple ne s’oppose pas aux géométries classiques mais, « Elle est plutôt un facteur adjoint qui permet la totalisation, l’achèvement de la pensée géométrique, l’absorption dans une pangéometrie ». C’est pour cela que « Le Nouvel Esprit Scientifique » représente une évolution dans le monde des sciences par rapport à une conception finalement dialectique.